Bernard Dureuil

Le Castellet

Prix public :

25.00

116 x 24 cm, 310 pages, broché

Dès l’âge du néandertal, les hommes avaient compris que pour survivre en milieu hostile, le moyen le plus sûr était d’occuper les sommets, là où les aigles font leur nid. Ils y pouvaient monter la garde, voir le danger s’approcher, et bientôt donner l’alarme à l’aide d’un nuage de fumée. Les sites qu’ils avaient choisis furent successivement occupés par les Celtes, les Ligures, les Grecs, les Romains et par tous ceux qui vinrent, à leur suite, s’établir sur nos côtes. Quand au IX° siècle de notre ère, les menaces devinrent permanentes, ils durent construire des remparts afin de se mettre à l’abri. C’était le temps où les Sarrasins multipliaient leurs incursions sur le littoral de Provence, pour y faire du butin et s’emparer des malheureux habitants isolés dont ils allaient tirer rançon. Au XII° et XIII° siècles, on ne pouvait sans risque faire flotter une planche sur la Méditerranée et, en 1668, ce furent encore 74 captifs provençaux que les Pères Trinitaires, dont c’était la mission, allèrent racheter en Algérie. Les villages perchés de Provence sont donc nés du besoin pour nos aïeux de se tenir constamment sur le qui-vive dans la crainte des Maures, des voisins belliqueux et jaloux, des bêtes sauvages en quête de proie et des épidémies, celle de la «peste puisqu’il faut l’appeler par son nom». Le Castellet, ancien castrum, ancré sur son piton, à quelques lieues du rivage, occupait alors une position stratégique de choix, entre Marseille et Toulon, face à la Cadière d’Azur. De nos jours, il ne domine plus que le paisible terroir du vin de Bandol, que goûtait fort le roi Louis XV. Mais si, depuis trente ans, il a regagné en notoriété, c’est peut être aussi qu’il le doit au fameux circuit automobile, créé sur son sol, par Paul Ricard. Cette histoire de leur village est dédiée à tous ceux qui, au cours des siècles, ont habité le Castellet. S’ils ont connu bien sûr des épreuves, St Clair, leur saint patron, les a aidés à les supporter, et s’ils ont dansé la farandole au son des tambourins, c’est qu’ils avaient déjà beaucoup travaillé à l’ombre de leur campanile. Aujourd’hui, le village perché, restauré avec soin par ses amoureux, a retrouvé son cachet d’antan, et c’est pourquoi, en toutes saisons, les visiteurs, chaque année plus nombreux, montent pacifiquement à l’assaut de ses remparts.