Emilie Ripert

Le Félibrige

Prix public :

13.00

13 x 20 cm, 200p., broché

Réimpression de Paris, 1938

Les historiens de la littérature française sont en général muets sur le mouvement littéraire qui fait l’objet de ce petit volume. Bien que ce mouvement se soit manifesté sur une partie importante du territoire français, sans doute ont-ils estimé, avec quelque apparence de raison, qu’une littérature, dont le moyen d’expression n’était pas la langue française, ne devait point être l’objet de leur attention. Ainsi, après avoir au début de leur histoire donné quelques détails sur la distinction qu’il sied de faire entre langue d’oïl et langue d’oc, quelques renseignements sommaires sur les Troubadours, ils ajoutent négligemment que cette langue d’oc, après des siècles d’assoupissement littéraire, a semblé se réveiller au XIXe siècle ; ils donnent les noms de Roumanille, de Mistral, d’Aubanel, et ils passent. Cependant on peut faire remarquer que c’est concevoir de façon sans doute un peu étroite la littérature française que de la limiter à la seule littérature de langue d’oïl, et qu’on serait fort mal renseigné sur les débuts de cette littérature si l’on ignorait l’½uvre des Troubadours ; les rapports ont été assez fréquents, entre ceux qui se sont appelés les Félibres et les représentants les plus autorisés du roman naturaliste ou d’une certaine poésie régionale en langue française, pour qu’on tienne compte de l’influence de cette littérature félibréenne. On peut ajouter qu’il est fâcheux de laisser presque ignorer à la France qu’il a existé dans une de ses provinces un poète épique d’une envergure telle que Lamartine n’a pas hésité à prononcer à son sujet le nom d’Homère. A combler cette lacune qu’offrent la plupart des ouvrages de littérature française, ce petit volume ne sera peut-être pas inutile.