Richard Carta - Préface de Christian Jacq
Le Jour du Safran
Prix public :
22.00€
le 2 vendémiaire an II à Marseille
Marseille 1793 au fort Saint Jean, le Duc d’Orléans attend d’être jugé. Il est encore le Grand Maitre du Grand Orient de France, et cache dans sa mémoire le secret de la découverte d’un alchimiste de génie dont il a financé les recherches. Son infortune l’amène à croiser le destin d’Edouard Morel, un maître savonnier aussi matois qu’entreprenant. Marseille est toujours la porte de l’orient. La révolution n’empêche pas les négociants de maintenir leur trafic maritime avec les échelles d’Acre, Jaffa ou la Morée… La ville est menacée d’une systématique destruction, mais elle arbore toujours son quartier du Panier qui grouille de comploteurs ou de pêcheurs insaisissables, ses moulins et ses commères, sa place Canebière, et son Cours où de lugubres cérémonies voudraient remplacer les antiques processions et les rendez-vous galants. La ville change de visage, tout en gardant son identité. Ici on parle toutes les langues sauf le français ; ici une porte de la cité qui donne sur la plage de la Joliette s’appelle encore la porte de France. Mais à Marseille, est-on en France ? La révolution fait ses ravages avec les suspects, les déserteurs, les accapareurs et les policiers véreux. Les palais, l’or et les belles femmes changent de main, le nouveau régime interdit tout mais rien n’est impossible aux initiés. Parmi les marseillais, on trouve pourtant des mères de famille, des maris aimants, des enfants qui jouent et …des idéalistes. Morel et son fils Baptiste sont de ceux-là, chacun à sa manière. Le sort veut que Baptiste, ce dandy qui a eu 20 ans en 1789, émigre à Londres avec, dans sa poche, le secret du Duc d’Orléans. Londres est une cité du passé avec ses rues bondées et fétides, cette Tamise qui traine ses méandres sur la vase comme au milieu d’une foire médiévale qui n’en finit plus. Londres est aussi un refuge et l’espoir. Les émigrés français déferlent avec leurs perruques poudrées et leur cuisine sophistiquée. Londres est le berceau d’un nouvel ordre, d’un nouvel empire où le soleil ne se coucherait pas. Ce monde, a été rêvé par des héros comme Thomas Dunkerley, ce bâtard qui deviendra Grand Maitre de l’Arche Royale d’Angleterre et Lord du royaume. Il a tiré du canon dans toutes les mers du globe et ne sait même plus pourquoi. Mais il reste fidèle à sa devise : par le mérite pas par la naissance. Le jeune Français, fuyant la folie révolutionnaire ne pense qu’au plaisir, et le vieil officier de la Navy, qui par devoir doit prendre soin de lui, vont se rencontrer pour faire un ultime voyage dans le temps, celui de la mémoire de Thomas. La désinvolture du jeune et l’abnégation de l’ancien vont créer une alchimie bien plus puissante que celle du diagramme secret du Duc d’Orléans. Cette alchimie est-elle celle de la victoire contre la cupidité, celle d’une destinée hors du commun, ou la découverte de soi ? Ce roman historique écrit au présent est dédié à tous ceux qui croient que chacun d’entre nous, malgré la folie des époques, peut tracer la ligne sa propre destinée.